The City That Never Sleeps
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 « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}

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James D. Ward
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James D. Ward

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MessageSujet: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeMar 23 Sep - 22:16

Cette nuit là, je n'avais pas fermé l'œil bien longtemps, trop habité par un stress peu fréquent. Le lendemain j'allais travailler en dehors de chez moi pour l'une des premières fois de ma courte vie professionnelle. En effet l'université dans laquelle j'avais étudié et obtenu mon diplôme m'avait contacté une semaine plus tôt pour m'informer que suite à un congés maternité j'étais invité à remplacer cette fameuse future mère. Être intervenant en tant qu'ex diplômé de cette université était une demande que je n'avais pas vu venir. Et pourtant elle était très intéressante. J'aurais même du y penser plus tôt. J'avais toujours reprocher à mes professeurs de l'époque de ne pas avoir une façon d'enseigner assez pragmatique. Je ne concevais pas qu'on puisse apprendre, le graphisme et l'art de manière générale, dans des livres. L'art est une question de feeling, de pulsions, de sensibilité. Les livres ne servent à rien; ils sont aussi utiles qu'un dictionnaire est indispensable à un maçon. La pratique seule est indispensable. Répéter les gestes pour apprendre les techniques, observer les autres pour forger sa culture. Voilà comment je voyais les choses. Je comptais donc révolutionner la pédagogie de cet établissement respectable. Et en grand professionnel, je m'étais immédiatement mis au travail après avoir accepté l'invitation. Pas de PowerPoint pour ne pas détourner l'attention de mes étudiants, pas de notes pour ne pas me déconcentrer moi même, mais quelques visuelles sur ma tablette pour étayer mes propos.


Sans m'en rendre compte, le soleil pointa le bout de ses rayons à travers les persiennes en bois installées à mes fenêtres. Soleil qui annonçait une belle journée et une ensoleillement optimal pour mes cultures. Après avoir ouvert les fenêtres en grand, le bruit des rues déjà bien actives se répandant dans tout l'appartement, je filai à la douche avant de m'habiller et de prendre mon petit déjeuner français commandé sur internet et livré sur le pas de ma porte en moins d'une heure. Le genre de petits plaisirs simples que je pouvais me permettre avec mes revenus corrects. Et ce n'était que le début si je touchais réellement la somme promise par l'université. L'accord étant verbal, pour le moment, rien ne me garantissait que je vois un jour cet argent. Fin prêt, je quittai mon loft, direction l'université.


Environ une heure et quart plus tard, j'arrivais devant l'imposant bâtiment. Que de souvenirs rien qu'à la vue de ces murs. Et les étudiants qui n'étaient pas encore entrés ne me semblaient pas bien plus jeunes que moi. Je ne me sentais tout simplement pas professeur. Ce fut à ce moment là que je me posai une question cruciale: est-ce que j'avais la crédibilité nécessaire pour leur inculquer du savoir, même minime. Il était trop tard pour faire demi-tour et je tenais toujours à mes ambitions pédagogiques. Une grande inspiration et hop, je m'engouffrais à l'intérieur de l'immeuble d'un pas sûr. Connaissant parfaitement les lieux, j'allai directement à la salle qui m'avait été indiquée sur l'emploi du temps dans le mail. Premier réflexe: scruter mon auditoire, l'analyser. 60% de demoiselles environ, 100% d'étudiants équipés d'ordinateurs portables ou de tablettes. Ah non. L'une d'entre elle faisait de la résistance en préférant le papier. Bon point pour elle dès le départ. Son anticonformisme m'arracha un petit sourire en coin. Sans dire un mot, j'avais déjà obtenu toute l'attention de ces demoiselles, pas celle des jeunes hommes. Étrange. Commençant à me présenter comme ancien étudiants de cette faculté, je faisais taire les derniers récalcitrants. Rangez vos ordinateurs et vos tablettes, vous n'en aurez pas besoin. Pas aujourd'hui en tout cas. Sortez plutôt vos cahiers à croquis. Mon sourire se fit plus grand. Tous et toutes, sauf la petite blonde, rangèrent leurs outils technologiques mais très peu avaient avec eux du papier. Désolant mais pas étonnant. J'imagine que ceux et celles qui n'ont pas de cahiers de croquis sont animés par des idéologies écologistes. La planète et moi même vous remercions chaleureusement. Les autres, merci à vous également de ne pas supprimer le papier de vos vies d'artistes. Un mélange de rires, d'incompréhension et de déconcentration régnait dans la salle. Mais bon, je ne cherchais pas à plaire à tout le monde. A vouloir plaire à tout le monde, on ne plait à personne.


Deux heures plus tard je terminais mon discours sur les anamorphoses, grand concept artistique à son apogée actuellement mais qui ne date pas d'hier. Plus qu'artistique, ce cours avait plutôt une vocation philosophique. Tout ce long discours pour dire que tout est question de point de vue. Mais il était tout de même question de technique et aussi étonnant que cela puisse paraître, de mathématiques. Oui, les anamorphoses nécessitent parfois des calculs pour être réalisées. Bref, je lâchais un soupir après avoir obtenu des réactions et participations pendant le cours plutôt positives et encourageantes pour la suite. La révolution pédagogique était en marche. Alors que je débranchais ma tablette et la rangeais dans ma sacoche de cuir je fus interrompu par une demoiselle. Je relevais la tête tout sourire, content que certains, certaines en l'occurrence, veuille des détails, des explications. Oui? dis-je enthousiaste.
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Charlotte A. Bussby
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Charlotte A. Bussby

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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeVen 26 Sep - 18:47

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 Δ  « Peindre, peindre. Toujours peindre. Encore peindre. Le mieux possible, le vide et le plein, le leger et le dense, le vivant et le souffle .» Zao Wou Ki

L'humeur n'était pas réellement au beau fixe ce matin pour Charlotte. Son chocolat chaud paraissait moins sucré, sa confiture pour ses tartines paraissait plus terne, et même son croissant avait l'air trop huileux. Il faut dire, que la veille, on leur annonçait, à elle et à tous ceux qui suivait ce cours d'arts, que malheureusement, un remplaçant (ou une remplaçante, cela n'avait pas été précisé) viendrait prendre le poste de la professeur précédente, qui attendait un heureux événement. Quand elle était partie, ce fut une explosion de joie de la plupart des élèves. Son cours était d'un ennui ! Elle leur donnait quelque chose à dessiner, des conseils sur quelles couleurs utiliser, quoi mettre en valeur. Et voilà, chaque cours était quelque chose de surveillé, de silencieux, d'ennuyeux. Alors bon, quand la nouvelle s'était répandue que ses cours seraient de nouveau sur leurs emplois du temps, les explosions de joie n'étaient plus là, nouveau professeur ou pas.

Elle prit une douche, revêtit des vêtements, ce qui était plus dans la norme, se maquilla et sortit de son petit logement d'étudiante, sans oublier son éternel carnet de croquis et ses crayons. Arrivée sur place, elle passa au milieu des groupes d'amis, qui se racontait leur soirée fort alcoolisée, ou au contraire une soirée « cocooning » partagée entre films (ou séries) et pop-corn (salé évidemment), ou alors pour les groupes les plus studieux, les dernières équations qu'ils avaient trouvés « irréalisables » mais dont ils avaient trouvés la solution quand même. La petite blonde, elle, n'avait personne à qui raconter le dernier épisode de Game of Thrones, ni personne à qui montrer les dernières griffures que lui avait fait Maurice, son chat siamois. Alors, elle se dirigea nonchalamment vers cette salle, qu'elle avait quitté depuis un bon moment, mais dont le manque ne s'était pas fait ressentir. Elle s'installa tranquillement à sa place, attendant patiemment que ses camarades arrivent, et que le nouveau professeur leur dise « Sortez vos tablettes, et dessinez moi cette nature morte. Et puis, envoyez moi tout ça par mail. L'adresse est au tableau. ». Évidemment, Charlotte serait la seule à lever la main en demandant si elle pouvait rendre une feuille, n'étant pas équipée d'une tablette graphique. Il ou elle pousserait un soupir en se demandant qui utilisait encore du papier et des crayons. Mais il dirait oui, par pure éthique, pas pour le plaisir d'apprécier un dessin fait à la main, sentir la texture du papier sous ses doigts, pour apprécier de vraies traces de crayons qu'une gomme magique sur logicielle aurait effacé d'un coup. Telle une passionnée de « vraies » œuvres, sur de vraies toiles, Charlotte méprisait ce genre de pratique, le papier était plus fragile, certes, mais c'est ce qui faisait toute la beauté de l'œuvre, dans cent ans, le papier pourrait encore être là, mais dans quelques secondes, il pourrait être consumé par les flammes. La longue durée de vie, ou au contraire, l'éphémérité faisait toute la beauté de l'art. Mais c'était un autre sujet.

Le professeur entra enfin dans la pièce, et c'était un « le ». Un très beau « le » par la même occasion. La jeune blonde n'eut pas besoin de regarder autour d'elle pour savoir que toutes les filles présentes étaient déjà toutes ouïes, tandis que les garçons, eux, trouvaient quelque chose à redire sur son physique (parfait, soit-dit en passant) ou son style vestimentaire (tout aussi parfait). Il se présenta rapidement, puis en vint au fait : il fallait sortir, non pas sa tablette, mais son cahier de croquis. Les sourires de l'ex-étudiant, et celui de l'étudiante « vieux jeu » se joignirent. Enfin quelqu'un qui prônait le papier. Quand il fit une blague, elle ne put réprimer un petit rire en sortant fièrement ses crayons. Le thème du jour : les anamorphoses. Charlotte se rappelait son dernier cours sur ce sujet. Et devinez quoi, il était ennuyeux ! Là, ce fut un réel plaisir. Et pas seulement pour les yeux.

À la fin du cours, quand tous les élèves eurent quittés la salle, certaines avec un petit sourire pour l'enseignant, elle se décida à aller lui parler. Et pas pour le draguer, non.

- Bonjour. Je suis Charlotte, la seule qui a été ravie dès que vous avez prononcé la phrase « Sortez vos cahiers à croquis. ». Vous êtes le premier qui ne soupire pas quand on parle de papier, et de crayons. C'est tellement démodé. Je suis sûrement hors du temps, mais le papier reste pour moi la base de tout bon dessin.
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Dernière édition par Charlotte A. Bussby le Sam 4 Oct - 12:29, édité 1 fois
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James D. Ward
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeSam 27 Sep - 21:39

J'étais plutôt satisfait de moi. Sans prétention, aucune, j'estimais avoir réussi mon cours. J'avais passé le message que je souhaitais transmettre à mes étudiants. "Mes étudiants", quelle expression pompeuse en passant! Comme si un professeur, aussi prestigieux soit-il pouvait obtenir les droit de propriété sur des centaines d'êtres humains. Bref, j'étais content. A une chose près: il m'avait manqué un brin d'organisation. Avec tous les transparents que j'avais fait défiler de temps à autres pour rappeler aux quelques incultes du fond ce qu'était une anamorphose, j'avais un peu envahi le bureau. A tel point que j'avais certainement du repasser plusieurs fois les mêmes images. Encore heureux que je n'avais pas de PowerPoint pour alourdir tout ça. Une fois rangé tout ce joyeux bordel, je me postai sur le côté du bureau, par politesse, pour saluer les étudiants qui quittaient l'amphithéâtre. Les gestes de ces messieurs étaient courtois mais très froid tandis que ces demoiselles préféraient sourire et accompagner leurs départs de gestes d'au revoir de la main. J'avais même obtenu deux numéros de téléphone, chanceux que je suis, inscrits sur le coin d'une page d'un cahier de croquis. Déformation professionnelle ou pas, j'étais plus désolé pour ce pauvre morceau de papier qui n'avait rien demandé, qu'intéressé par les jeunes femmes. Si les tablettes pouvaient être divisées en morceaux, il ne viendrait jamais à l'idée de quelqu'un d'en enlever un bout pour donner son numéro de téléphone à un inconnu. Pur consumérisme matérialiste et ostentatoire.

Avec ce flot ininterrompu d'étudiants, mon sourire sincère commençait peu à peu à se transformer en sourire de façade. Je ne m'étais pas rendu compte qu'autant de personne constituaient cette classe. Impressionnant. Par chance, car oui c'est de la chance, une petite blonde, carnet de croquis dans les bras, vint me parler, brisant une certaine monotonie de ces au revoir. J'étais d'ailleurs étonné qu'aucune autre jeune femme n'ait pris l'initiative de me parler plus tôt. En jetant un rapide coup d'œil aux étudiantes encore présentes, je remarquai que quelques sourires s'étaient soudainement effacés. Etrange. Je reportai mon attention sur la blonde, Charlotte visiblement, qui m'expliquait son grand intérêt pour le papier. Ca aurait pu sembler un peu lèche-cul, mais ça me paraissait plutôt sincère. Mon sourire, s'élargissant, redevenait lui aussi sincère. Elle partageait avec moi ce gout pour le support noble qu'est le papier. On nous rabâche tout le temps qu'utiliser du papier c'est participer à la déforestation mais très peu de personnes pensent à l'exploitation des mines de métaux rares utiles à la fabrication de toutes technologies modernes. Mais bon, je suis d'accord avec vous, Charlotte, le contact du papier n'a rien à voir avec la surface froide et sans âme d'une tablette!

J'avais une étudiante sous la main, façon de parler bien entendu, que les choses soient claires et je mourrais d'envie de l'assaillir de questions. Mais ma raison était là pour me rappeler qu'en tant que professeur intermittent je faisais figure d'autorité et que je ne devais pas montrer mes faiblesses. Comment avez-vous trouvé mon cours aujourd'hui? laissai-je échapper. La curiosité fut plus forte que la raison! Tant pis si je paraissais peu sûr de moi et de mes cours. Pour aggraver mon cas, je me mis à rougir et à mordre ma lèvre inférieure. Je ne pouvais pas être plus grillé... C'est à dire que j'ai été prévenu un peu... tard que je devais remplacer votre professeur et du coup... mon cours est un peu décousu. Je ne sais même pas ce que je compte faire pour les prochains cours... Qu'est ce que vous pensez de la typographie et des typogrames? Ah si, en fait je pouvais aggraver mon cas: bafouiller.
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Charlotte A. Bussby
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeSam 4 Oct - 12:53

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Ce cours avait été une bouffée d'air frais. Charlotte entamait sa deuxième année dans cette école d'art mais, jamais un cours n'avait été aussi passionnant. La devise de l'établissement semblait être « La théorie et l'électronique, il n'y a que ça de vrai ». Ce qu'elle trouvait absolument faux. Comment faire de la théorie sur quelque chose, où chaque personne avait une définition différente ?Pour certains c'était purement esthétique, pour d'autre, au delà de l'aspect beau de la chose, c'était l'expression de sentiments, de l'âme, d'un point de vue. L'art c'était comme parler, mais il fallait le comprendre, sans que ça soit pour autant dit explicitement. Il fallait trouver à travers les formes, les couleurs, le choix du placement de la lumière ce que l'auteur avait voulu montrer au spectateur, ce qu'il avait voulu lui faire passer. Mais non, pour les professeurs d'ici, il fallait seulement comprendre comment dessiner un cercle ou rectangle, comment donner une impression de profondeur, mais personne ne se souciait de savoir si tout ça signifiait réellement quelque chose. Et pourtant Charlotte y restait. Ses parents avaient payés cher pour qu'elle puisse intégrer les bancs de ces cours, ils y croyaient tellement en son avenir avec ce diplôme en poche qu'elle ne pouvait se décider à tout quitter. Et puis, qu'est-ce-qu'elle ferait si elle partait ? Elle irait vendre ses dessins dans la rue ? En y réfléchissant, elle continuerait à travailler dans ce bar plutôt miteux, où bon nombre d'alcooliques se succédaient les uns derrière les autres, sans aucune possibilité d'avenir, ou en tout cas c'est ce dont ils se persuadaient pour éviter d'affronter la réalité et les réunions d'alcooliques anonymes. Dans tous les cas, la petite blonde n'avait pu résister à l'envie d'aller discuter avec ce prof.

Quand elle arriva devant lui, il lui sourit, avec un peu plus de sincérité qu'aux autres élèves, lui semblait-elle. Et de plus, il approuva son avis sur le papier. Voilà, deux bonnes raisons de penser que cet enseignant surpassait les autres.

-C'est vrai, en plus la déforestation, ce n'est pas juste la faute de quelques artistes qui veulent exprimer leur art, il y a aussi tous ces gens qui tartinent leur brioche de Nutella le matin et qui eux, détruisent la forêt amazonienne et l'habitat de centaines d'animaux. Mais eux, c'est pour se nourrir, alors à ce moment, il n'y a plus rien à dire. Entre manger et dessiner, il y en a un plus futile que l'autre, répondit-elle avec une pointe d'ironie.

Par la suite, il lui demanda un avis sur son cours, et n'eut-elle pas le temps d'exprimer sa joie d'avoir enfin un thème plaisant, avec une méthode plaisante, qu'il se justifia en bégayant. Ce qui, aux yeux des autres filles, devaient le rendre encore un peu plus craquant. Alors, la jeune dessinatrice lui fit un sourire réconfortant et répondit, avec moins d'hystérie qu'elle ne l'aurait cru :

-Je pense que vous n'aviez qu'à regarder votre assemblée un instant. Même les personnes les plus réticentes lors de votre entrée sont restées pendues à vos lèvres durant toute l'heure. Vous en avez déconcertés plus d'un en demandant du papier à la place d'une tablette, certes, mais au final, tout le monde a enfin appris quelque chose. Vous pouvez être satisfait de votre travail de remplaçant. En ce qui concerne le prochain sujet du cours, personnellement, j'aime les surprises, mais je serais ravie de quelque chose sur les typographies et les typogrammes.

Les dernières élèves sortirent de la salle, en jetant un regard mauvais à Charlotte, elle le sentait dans son dos, et le « Quelle lèche-cul celle là. » la conforta dans son idée. Oui, elle pouvait largement passer pour une lèche-bottes à faire des compliments ainsi à Mr. Ward. Mais au final, et au risque de passer pour une martyr, elle avait l'habitude des petites insultes dans son dos. Elle était considérée comme le vilain petit canard, à cause de sa préférence pour le papier, mais aussi à cause de son insociabilité. De toute façon, elle était définitivement différente des autres.
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James D. Ward
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeSam 11 Oct - 13:29

Cette jeune Charlotte avait prononcé le mot juste. "Remplaçant". Au début, cela ne m'avait pas dérangé. J'avais d'autres choses à faire et c'était donc volontiers que j'avais accepté cette mission d'intérim. Je savais pertinemment que c'était temporaire. J'avais signé pour ça. Et pourtant, là, ça ne me plaisait plus vraiment. Cette mission d'éducation des esprits m'intéressait énormément. Si la personne que je remplaçais pouvait ne jamais revenir, ça ne me dérangerait pas. Bon, je ne souhaitais pas sa mort non plus, non, je lui proposais plutôt de prolonger ses "vacances". Sympa! Après un seul cours il était encore un peu prématuré de dire que mon intervention était un succès. Les succès ne s'évaluent qu'à la fin d'une période donnée, pas dès le début. Ce cours avait également été l'occasion pour moi de voir un peu à quoi ressemblait la nouvelle génération de futurs artistes et peut-être parmi eux, de futurs graphistes qui me remplaceront un jour. Sans prétention aucune, j'avais été soulagé de voir que, pour le moment, personne ne menaçait véritablement mon travail. Je conservais une certaine longueur d'avance. Après, si mon travail d'indépendant devait aboutir sur des embauches et donc, une vraie entreprise, il n'y avait guère que Charlotte qui avait le profil adéquat. Cependant, c'était bien beau d'aimer le papier, la technique numérique restait tout de même indispensable dans le monde moderne. Sans vouloir être prétentieux, je pense qu'une partie de mon auditoire, n'écoutait pas mes propos. La partie féminine de l'auditoire. Mais ce n'est pas par prétention que je  dis ça! Je souriais, un peu gêné de lui parler ainsi et peut-être de lui paraitre égocentrique. En plus de cette gêne, les compliments de Charlotte n'arrangeait rien du tout. J'étais touché de voir que j'avais plus que correctement rempli mon devoir et ce, dès le premier jour. J'avais peut-être même placé la barre un peu trop haut. Peut-être que la suite ne pourrait pas être mieux et que, déçus, mes étudiants quitteraient ce même amphithéâtre. Voilà que la joie laissait place, un court instant, à la panique.

Cette panique fut vite passé quand je me rendis compte que la grande salle s'était totalement vidée et qu'il ne restait plus que Charlotte et moi. Sans un mot pour elle, je me dirigeai vers la porte, afin de la fermer. Un peu naïf, je ne me rendais pas compte du côté un peu angoissant que mon geste pouvait avoir. Se faire enfermer par son prof et avec lui dans un amphithéâtre, il m'en aurait fallu moins que ça, dans son cas, pour être suspicieux. Je m'assis sur mon bureau, les pieds dans le vide et fixai Charlotte avec un petit sourire en coin. Les choses devaient devenir de plus en plus perturbantes et inquiétantes pour elle. Alors Charlotte, dites moi, où vous voyez vous après vos études? Quelles sont vos ambitions, vos rêves, vos passions?
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Charlotte A. Bussby
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeMer 15 Oct - 21:05

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Le jeune beau et craquant professeur fit rire Charlotte en lui disant que la partie féminine de l'auditoire était plus concentrée sur sa plastique parfaite que sur la vraie raison pour laquelle il était là : enseigner. Elle renchérit en disant :

- Alors on peut dire que la partie masculine cherchait un moyen de vous tuer sans se faire arrêter par les forces de l'ordre puisque les filles étaient plus admiratives devant vos diapos, que devant leurs merveilleuses blagues.

Ensuite, le brun alla fermer la porte de l'amphithéâtre. La dessinatrice commença à légèrement paniquer. Allait-il la prendre en otage ? Pour quoi faire ? Avoir une meilleure paye ? Charlotte hésita à lui dire que faire la grève était une toute aussi bonne solution, et plus légale pour lui. Voulais t-il discuter avec elle ? Mais pourquoi ne donc pas aller en ville et aller dans un café ? Un lieu qui serait sûrement bondé, et donc plus sécurisant pour elle. Le fait de se faire enfermer dans un amphithéâtre par son nouveau professeur était très angoissant. La blonde n'était d'ailleurs pas d'une nature calme. Elle stressait pour beaucoup de choses absolument insignifiantes. Et son départ du cocon familial pour l'immense ville de New-York avait été une expérience à lui en faire faire un arrêt cardiaque. Il revint donc vers elle, et s'assit sur son bureau, à présent propre et rangé, en lui posant des questions sur le futur qu'elle envisageait. Et honnêtement, elle n'en savait rien, et cette question la découragea un peu.

- À vrai dire, je ne sais pas. Si je suis ici c'est grâce, ou à cause tout dépend du point de vue de mes parents. Ils veulent que je sois ici, alors j'y suis, j'assiste aux cours même si je suis contre leurs méthodes d'enseignement. Alors ce que je ferais dans 5 ans avec ça, je sais pas trop. Il a de fortes chances que je continue à être serveuse dans un bar. Puisque c'est bien connu, combien d'artistes réussissent vraiment à percer ? Très peu. Et avec les nouvelles technologies et mon amour fanatique pour le papier, j'ai des années lumières de retard.

Il était vrai que sur ce coup là, Charlotte avait perdu tout son optimisme. Elle ne s'imaginait plus dessinatrice pour des albums pour enfants, non elle croyait seulement qu'elle n'avait plus d'avenir dans l'art. Pensait-elle aussi qu'elle était exactement comme ces alcooliques qui passaient leurs soirées dans ce bar, puisque c'était celui qui fermait quasiment le plus tard du quartier, et qui se disaient que de toute façon « leur vie était nulle, et que tant qu'à faire, il fallait boire pour oublier ». Elle secoua la tête, comme si les idées noires de sa tête allait disparaître, puis elle alla s'asseoir à son tour sur une table du premier rang. Puis elle lui sourit en lui posant une question. Il fallait bien qu'il se confie à son tour.

- Et vous ? Comment vous êtes arrivés ici ?
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James D. Ward
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeMar 21 Oct - 13:55

Je fus rassuré de voir que la jeune étudiante n'avait pas pris ma remarque pour de la prétention. Mieux encore, elle semblait aller dans mon sens et avoir remarqué le même comportement de la part de la gente féminine. Il était sans doute maladroit de lui demander son avis à elle, surtout après l'avoir enfermée dans l'amphithéâtre en ma compagnie. Pour une fois, je réfléchissais avant de parler ou d'agir et ce n'était pas plus mal. Je n'avais pas vraiment remarqué le comportement de ces messieurs, enfin, pas autant que Charlotte. Mais cela ne m'étonnait guère. Ça allait souvent de père avec l'admiration des demoiselles. Un monde qui n'est pas fondé sur la jalousie, l'envie et la haine n'est pas un monde viable, malheureusement. Sacré monde de merde!

Tout en me perdant dans mon idéalisme presque niais, j'écoutais la blonde me raconter sa vision de son propre avenir, parce que oui, croyez le ou non, les hommes savent faire plusieurs choses à fois. Il n'y avait rien de très optimiste dans tout son discours. Étonnant venant de celle qui s'annonçait comme la meilleure étudiante de la promo. Un mélange de défaitisme que l'on inculque très tôt aux enfants et de privation de liberté de choix qui est tout aussi fréquent. J'étais clairement déçu par ce manque d'ambition de la part de Charlotte. Un potentiel gâché. Elle avait clairement trouvé la bonne voie mais n'utilisait que très peu ses capacités personnelles pour exploiter ce qui était exploitable. Elle pouvait faire de grandes choses et j'étais visiblement le seul à m'en rendre compte. Bon, "de grandes choses", je m'emballais peut-être un peu vite après seulement un cours, mais mon instinct me disait que je pouvais miser sur elle comme on mise sur un cheval de course pour espérer toucher le jackpot. Bien entendu, je ne la considérais pas comme un cheval et mon but n'était pas de toucher le jackpot sur son dos. Je voulais juste qu'elle prenne conscience de son talent et qu'elle se sorte les deux mains de son orifice anal. Malheureusement, je n'eus pas le temps de lui répondre, de lui exposer mon point de vue qu'elle me retourna la question, chose qui me décrocha un sourire. Me retourner la question si naturellement était le signe d'un certain courage, d'une audace même minime. Et bien, j'étais à votre place, sur les bancs de cette université, il y a quelques années. Je n'ai jamais vraiment cru dans le système, je ne pense pas qu'il puisse m'aider, c'est pour ça que je n'ai jamais cherché à être embauché quelque part, perte de temps. J'utilise quand même ce qu'il m'offre. Je suis une sorte d'opportuniste ou de profiteur, ça dépend des points de vue. Je suis donc graphiste indépendant depuis ma sortie de la fac.

J'aimais beaucoup cette petite discussion que nous avions. Elle était libre de tout système hiérarchique à la con que l'Education tente d'imposer entre les professeurs et les étudiants. Malgré l'apport de compétences des professeurs, il n'y a rien de plus bloquant que l'impression qu'ils sont intouchables, protégés sur leur piédestal inexistant.

Dites moi, que diriez vous de travailler pour moi après vos études? Disons, trois quart de la semaine légale de travail. Vous toucheriez un salaire et le quart de semaine restant vous pourriez faire ce qui vous intéresse vraiment et que vous semblez mettre de côté aujourd'hui par manque d'ambition. Vous accepteriez une telle proposition? Bien entendu j'attends de voir ce dont vous êtes capable. Pas le minimum qui vous permet d'avoir votre diplôme, vos vraies capacités!
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Charlotte A. Bussby
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Charlotte A. Bussby

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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeLun 27 Oct - 19:57

ETUDIE, NON POUR SAVOIR PLUS, MAIS POUR SAVOIR MIEUX
Charlotte A. Bussby
feat.
James D. Ward


 

 



 

 

 Δ  « Peindre, peindre. Toujours peindre. Encore peindre. Le mieux possible, le vide et le plein, le leger et le dense, le vivant et le souffle .» Zao Wou Ki

Ses parents avaient toujours cru en elle. Toute sa vie, ils l'avaient soutenus dans chacun de ses projets. Et sûrement était-ce à cause de leur difficulté à obtenir un enfant. Oui, en effet, après s'être rencontrés, mariés et tout le blabla, ils avait cherchés à avoir une progéniture. Pendant plus de dix ans, c'était sans succès. Des centaines et des centaines de prises de sang, de tests en tout genre, mais il n'y avait aucun problème décelé chez aucun des parents. Jusqu'au jour où (comme les beaux films) le test se révéla bleu. Et Charlotte a toujours été élevée dans l'espoir. Ses parents sont un peu cuculs certes. Mais aujourd'hui, leur enfant avait échappé à la règle d'or, ce qui évidemment ne lui ressemblait pas. Elle était très reconnaissante de l'éducation qu'ils lui avaient offert. Grâce à eux, elle avait appris à voir la vie du bon côté, pas comme tous ces gens qui vivaient autour d'elle. Malheureusement, on pouvait penser que la vie dans la Grosse Pomme commençait à l'influencer. La preuve était dans ces précédents propos sur son avenir. Elle n'en envisageait aucun. Aucun qualifiable de « cool » en tout cas.

Le professeur n'eut pas le temps de répliquer au discours défaitiste de son élève, qu'il ne pouvait plus tellement considérer comme tel étant donné la conversation complètement libérée qu'ils avaient, qu'elle lui retournait déjà sa question. Et ce fut une réponse beaucoup plus gaie et réaliste qu'elle obtenu. Il avait donc étudié ici, et il y revenait. Charlotte pensait que dès qu'on avait quittés ces murs, plus jamais on n'avais envie d'y remettre les pieds, pourtant lui profitait des offres qu'on lui donnait.

- Vous avez étudié ici ? Réellement ? Et vous y revenait en plus ? dit-elle en riant.

Par la suite, il lui proposa de travailler pour lui quand elle aurait obtenu son diplôme. La jeune dessinatrice qui semblait sans ambitions écarquilla les yeux et devint rouge comme une tomate. Elle ne put rien dire à part un « Euh … Je … Euh... » sans trouver ses mots. L'offre était des plus intéressantes, la seule chose qu'elle avait à faire c'était obtenir son certificat et la voilà embauchée. La plupart des jeunes étudiants sortant de l'école avait beaucoup de mal à trouver du travail, et voilà qu'elle, Charlotte Bussby en avait un avant même d'avoir fait ses preuves. Enfin, c'était beaucoup dire. Il précisa bien qu'il voulait voir tout ce dont elle était capable, et pas seulement de ce qu'elle faisait en cours. Elle se dit bien rapidement que tous les dessins qu'elle avait pu faire jusqu'ici n'était pas digne d'un graphiste professionnel. Elle ne pourrait pas les lui montrer.

- Vous savez, je me contente de faire ce qu'on pratique en cours, en retrouvant l'art de la parole, et du mensonge aussi, ayant complètement honte des dessins auxquels elle pensait. Je dessine vraiment très peu à l'extérieur, ou alors je ne peux décemment pas vous les montrer. Au risque que vous regrettiez votre offre.
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James D. Ward
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeMar 18 Nov - 21:09

C'était à la fois étrange et intéressant la façon dont Charlotte voyait l'université. Elle semblait tellement étonnée par le fait que je revienne de mon plein gré dans ce lieu, comme si je décidais de revenir en prison avec plaisir. En repensant à mes années estudiantines, je me remémorais plutôt des soirées étudiantes, des flirts, des nuits blanches de travail et des examens. Malgré ces deux derniers éléments un peu négatifs, mon souvenir général était plutôt positif. Et puis j'étais encore loin de soucis de la vie professionnelle à cette époque là. Je ne pensais pas aux impôts, aux clients à chercher et toutes ces joyeusetés. C'était clairement une période encore insouciante bien que très exigeante en terme de charge de travail. Bien sûr que j'y reviens! Ca me fait plaisir de voir mes successeurs sur ces bancs, mais c'est également un lieu que j'affectionne tout particulièrement. C'est ici que je me suis construit en quelque sorte. A vous entendre on dirait que vous êtes sujette à des actes ignobles. dis-je en riant lui aussi. Le vouvoiement était encore présent, histoire de garder une certaine hiérarchie totalement débile. Qu'il n'y ait pas de malentendu entre un prof et son étudiante. Lorsque j'avais signé mon contrat on m'avait clairement fait comprendre, comme on le fait à chaque fois qu'un nouveau professeur arrive, que les relations avec des étudiants étaient totalement proscrites. J'avais trouvé ça un peu archaïque comme façon de penser mais bon, je n'allais pas chipoter, je n'était clairement pas là pour ça.

Après avoir ri, je me contentai de sourire. Un large sourire un peu moqueur. Pourquoi ce sourire? Je venais de voir Charlotte se décomposer littéralement devant moi. C'était assez marrant de voir ce spectacle. Ce qui était moins marrant était de la voir se dévaloriser une fois de plus. C'était tellement systématique que ça en devenait presque agaçant. Heureusement pour nous deux, je savais garder mon calme face à ce genre de personne. Et puis je préférais limite ça qu'une personne qui sauterait sur l'occasion et se verrait trop beau sans avoir signé de contrat. Son pessimisme était peut-être une forme de méfiance finalement. N'ayez pas peur de me montrer vos œuvres Charlotte. L'art ne sert à rien s'il n'est pas diffusé. J'espère voir quelques uns de vos dessins dès demain. Vous pensez m'en fournir? Je haussai un sourcil en attendant une réponse. Je l'espérais positive plus qu'hésitante. Je fus un peu déçu de voir que cette réponse ne venais pas. Que vous m'en donniez ou pas, je suivrai votre travail universitaire de près de toute façon. Grand sourire à nouveau, je prenais un malin plaisir à lui mettre la pression.

J'enfilais mon manteau alors que la réponse se faisait toujours attendre. La pauvre Charlotte n'avait pas retrouvé ses esprits. Je lui en demandais peut-être un peu trop. Je m'approchai d'elle, posai une main sur une de ses épaules et lui fit un petit sourire réconfortant. Tu n'es pas obligée de me répondre maintenant. On peut aller prendre un café ensemble si tu veux un peu de temps pour discuter de tout ça un peu plus en détail. Après, si ça te gêne, je comprendrais parfaitement. Je ne suis pas censé te proposer ça normalement. Au revoir le vouvoiement!
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MessageSujet: Re: « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. » {PV Charlotte}   « Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  » {PV Charlotte} Icon_minitimeDim 30 Nov - 22:11

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 Δ  « Peindre, peindre. Toujours peindre. Encore peindre. Le mieux possible, le vide et le plein, le leger et le dense, le vivant et le souffle .» Zao Wou Ki

Elle pensait cet homme fou. Mais finalement, il était comme les autres. Et seulement différent d'elle. Charlotte ne se sentait pas à sa place ici, et ce n'était pas pour cela que les autres étudiants, qu'ils aient été ici l'année dernière ou il y a dix ans, devaient ressentir la même chose. Ce Monsieur Ward semblait même complètement ravi de revenir ici et de voir ceux qu'il appelait « ses successeurs ». Tiens, parlons-en de « ses successeurs ». Honnêtement, qu'est-ce-qu'ils fichaient ici ? Il y avait l'élite artistique, ceux qui avaient un don. Et puis, il y avait les autres. Ceux qui s'en fichaient, ceux qui n'y mettaient pas du leur, ceux qui ne se donnaient pas les moyens, etc. Autant dire que les trois quart faisait partie des autres, dont la jeune dessinatrice. En réponse à son professeur, elle se contenta d'un maigre sourire, ne préférant pas se confier.

Ensuite, la jeune blonde sentait toute la moquerie et la pression que lui infligeait ce qui pourrait peut être devenir son patron. À chaque fois qu'il ajoutait quelque chose pour la convaincre de lui montrer ses dessins, elle s'enfonçait un peu plus dans son rougissement et dans sa gêne. Qu'est-ce-qu'elle devait faire ? Accepter tout de suite ? Attendre qu'il juge les dessins qu'elle ici et qu'il lui propose de nouveau ? Cette situation était toute nouvelle pour Charlotte, et elle ne savait pas quoi faire. Sans qu'elle ait encore réussi à répondre, il enfila son manteau et l'invita à boire un café. Il ajouta à ceci deux gestes beaucoup trop amicaux pour une relation professeur/élève. Le tutoiement, et sa main sur l'épaule de la blonde. Malgré ces attentions, elle ne parvint pas forcément à calmer le rythme cardiaque de son cœur qui s'était beaucoup trop accéléré à son goût.

Pour la première fois depuis de trop longues minutes, elle réussit à hocher la tête et à s'éclaircir la voix pour dire :

« Et bien … oui, allons-y. Vous … Enfin, tu as une adresse je suppose ? »

Elle prit à son tour son manteau, et prit son sac sur son épaule, le rouge toujours aux joues. La petite blonde se dirigea ensuite vers la sortie, là où des étudiants la dévisageait. Cela faisait tout de même une bonne dizaine de minutes qu'elle était ici, avec son professeur. Comment ne pas trouver cela suspect ?
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