The City That Never Sleeps
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 « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|

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James D. Ward
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James D. Ward

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MessageSujet: « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeDim 28 Sep - 17:50

Un de ces matins comme je les détestais. Assis à mon bureau, la tête penchée en arrière. Non, mon plafond n'avait rien de captivant, il était tout à fait normal, harmonieusement constitué de béton et de bois. J'étais juste là, mon écran nous contemplant, mon manque d'inspiration et moi. Par chance, je ne croulais pas sous le travail ces derniers temps. Je trouvais même que les clients se faisaient cruellement désirer. Heureusement que je ne claquais pas tout ce que je gagnais le reste du temps. Du travail à faire en petite quantité et pas beaucoup d'inspiration, il n'en fallait pas beaucoup plus pour décider de quitter l'appartement en quête d'inspiration. New-York était une immense source d'inspiration, la bibliothèque aussi. Cette dernière solution me semblait être la plus sérieuse. A chercher l'inspiration dans la rue j'allais encore finir dans les magasins et revenir chez moi, les mains pleines, le compte en banque vide. Contre-productif. Je regardais vite fait mon appartement, un peu de rangement avant de partir ne serait pas du luxe. En me regardant, je me rendis compte que m'habiller serait peut-être utile aussi. Pas sûr que la police comprenne l'esthétique tout à fait agréable de mon boxer Gremlins. Éteignant mon ordinateur, je me lançai donc dans un rangement rapide avant de filer à la douche et de me préparer pour la bibliothèque. Cheveux négligemment plaqués en arrière, lunettes vissées sur le nez et tenue casual, je quittai l'appartement pour un bon quart d'heure de marche.

Le quart d'heure s'était finalement transformé en heure et demie après que j'eus fait quelques détours et rencontré quelques connaissances bavardes. Je m'étais pris suffisamment tôt pour avoir du temps devant moi dans les rayonnages de la bibliothèque. Trois heures devant moi pour être tout à fait exact. J'entrai alors de la bâtisse de style victorien. Un petit sourire en coin se dessinait sur mon visage alors que je reconnaissais les visages des rats de bibliothèque. On était comme des amis studieux. Souvent là à étudier, s'informer, se cultiver, toujours les mêmes, des habitués mais sans se connaitre. A la fois étrange et intéressant comme phénomène social. On pourrait presque parler de tribu, de clan implicitement formé. Après avoir pris quelques livres dans le rayonnage intitulé "Graphisme et illustration" je m’asseyais à un table et commençai à lire. En lire... bien grand mot. C'étaient les visuels qui m'intéressaient plus particulièrement. J'étais là pour voir comment d'autres graphistes, artistes et agences faisaient pour répondre aux demandes de leurs clients, qu'elles étaient leurs techniques, leurs méthodes ainsi que les résultats de leurs travaux. Ma concentration fut totale jusqu'au moment où une alerte résonna dans ma tête. Une alerte de type "Voix inconnue". Je connaissais les voix de tous les "habitués", du personnel mais également de ceux et celles qui venaient un peu moins régulièrement. Et là, cette voix, ou plutôt ce rire, ne collait à rien de ce que j'avais dans ma base de donnée cérébrale. Perturbant. En levant la tête, je vis, de bas en haut, une jeune femme svelte et élancée, portée sur ses talons, dans un style simple mais bien plus travaillé que ceux de toutes les personnes présentes dans la bibliothèque, moi y compris. Qu'est ce qu'elle foutait là cette dinde? Et pourquoi riait-elle? Ce n'était pas le lieu pour rire! Mais bon, elle avait des arguments "visuels" pour se faire pardonner. Je la regardais fixement, un peu scotché à vrai dire par ce physique peu commun en ces lieux. Ce n'est que lorsqu'elle fit un quart de tour que ma tête bascula machinalement en avant pour qu'elle ne voit pas que je la regardais. Fausse alerte, elle avait juste changer de position sans avoir remarqué que je la reluquais. En tentant de me re-concentrer, je me rendis vite compte que j'avais l'esprit trop occupé à penser à cette demoiselle. Ce n'était pas qu'elle m'avait tapé dans l’œil, non, pas totalement du moins mais le mystère qui l'entourait titillait ma curiosité. Je relevais la tête et là, horreur, elle me regardait. Nos regards venaient de se croiser! Je n'avais jamais réussi à fixer une personne inconnue qui me regarder, soutenir son regard. Je me sentais terriblement mal, ne sachant pas vraiment quoi faire. Elle allait me trouver ridicule et en plus elle allait sûrement garder ce côté mystérieux en partant, sans que j'ai pu l'observer plus longuement et attentivement. Merde alors!
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Joyce L. Clayton
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MessageSujet: «Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction.»   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeSam 11 Oct - 23:57


James & Joyce

«Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction.»

Ma matinée commençait bien. Il faisait beau, pas trop froid et je savais que pour une fois, j’avais la totalité de ma journée libre. Je ne pouvais pas être plus enthousiaste et joyeuse. Mon lit douillet me gardait prisonnière mais j’étais ravie. Je n’avais pas encore décidé de ce que j’allais faire mais je savais que de toute façon, j’en serai contente. C’est donc  après avoir regardé Real Housewives et Keeping up with the Kardashians le tout enroulée dans ma couette mœlleuse, que je me décidai tout de même à sortir du lit, aussi accueillant et confortable soit-il. Une seule chose pouvait m’en sortir en fait. La faim. Mais mon frigo était désespérément vide, comme d’habitude car je suis rarement chez moi, alors la seule solution que j’avais pour me sustenter était de sortir m’acheter quelque chose. Je me séparai donc de ma couette, filai sous la douche avant de revenir dans ma chambre et d’ouvrir  mon immense dressing. Un rapide regard me suffit pour me décider : une chemise bleue claire avec les manches retroussées, un jean slim foncé et ma paire préférée d’escarpins. Une fois habillée, je m’emparai de mon sac, mon portefeuille et quittai mon appartement.
Dehors, l’air était doux, le soleil brillait. Les rues de New York étaient remplies de gens pressés, moins pressés, heureux, malheureux. Je pouvais me considérer comme quelqu’un ayant le temps et heureuse. Tout allait bien donc. Comme à mon habitude, j’allai au Starbucks au coin de ma rue, commandai un latte et une grosse salade car je me devais de manger équilibré pour garder ma ligne si parfaite. Je m’installai, une fois n’est pas coutume, dans la salle du café car je n’avais pas envie de rentrer chez moi, et mangeai, téléphone en main, Twittant à tout va, photographiant mon repas pour le mettre sur Instagram, entretenant ma popularité en somme. Après ce que je considérai comme du travail de communication que mon agent me conseillai, ou plutôt m’obligeait à faire moi-même, je décidai de ranger mon téléphone et de partir en quête d’une activité pour l’après-midi. Je me baladai pendant une longue heure, flânant de rues en rues, observant les New Yorkais et touristes, puis finalement, et  sans surprise mes pas me menèrent jusqu’au pont de Brooklyn que je traversai pour enfin me diriger vers une bibliothèque que j’affectionnai particulièrement, et non pas vers de grands magasins de luxes comme tout le monde pourrait s’y attendre. Je mettais un point d’honneur à me différencier de tous ses mannequins débiles, qui se contentaient d’être des portes manteaux en me cultivant et en prenant soin de ma plus grande passion.
Alors, une fois dans la bibliothèque à l’architecture si particulière, je me senti enfin à ma place. L’odeur des livres vint me chatouiller les narines et je poussai un soupir de bonheur. Cet endroit m’était familier et je m’y sentais plus chez moi que dans mon propre appartement, alors que je n’y avais pas mis les pieds depuis au moins trois mois à cause de mes voyages. Je fus accueillie par une petite bibliothécaire que je n’avais jamais vu, au style bien plus que classique et au regard assassin qui me détailla. Elle n’avait probablement pas l’habitude de voir des personnes comme moi dans sa bibliothèque et c’est donc avec un grand sourire que je lui répondis après qu’elle m’eut demandé si j’avais besoin d’aide et si je m’étais perdue. «Non, merci, je connais bien le lieu et je sais ce que je cherche. » Je dus retenir un rire lorsque je vis la vieille femme se décomposer. Avec plus d’assurance que jamais je me dirigeai donc vers mon rayon préféré : romans policiers. Au détour d’un rayon, je jetai un œil à la pièce principale. Quelques têtes m’étaient familières, mais je n’en connaissais aucune personnellement, pas étonnant,  alors je continuai mon chemin.
Cela faisait à peine quelques minutes que j’épluchais le rayonnage lorsque je fus interrompu par un jeune homme qui vint m’accoster. A en juger par son style vestimentaire et son visage, il ne devait pas avoir plus de 20 ans. Un petit jeune plein d’audace donc. Mais je ne pus m’empêcher de l’admirer pour son cran. Après tout, venir aborder Joyce Clayton avec autant d’assurance était assez louable, pas vrai ? La chance était de son côté car j’étais de bonne humeur et que cela ne me dérangeait pas tant que ça de me faire draguer. Il était un peu maladroit, mais assez mignon. Voulant l’encourager dans sa démarche, je rigolais à une de ses blagues puériles et déjà entendue  1000 fois. Mon intérêt pour le garçon diminuait peu à peu et plutôt impatiente de m’en débarrasser afin de retourner à ma recherche de livres, je bougeai afin de m’en éloigner un peu. Mais quelques secondes plus tard, mon attention fut attirée ailleurs: je sentais un regard fixé sur moi. Pensant qu’il s’agissait de l’un de ces geeks plongé dans un livre de sciences et qui voulait que je me taise, je portai mon regard sur lui, prête à le fusiller d’un battement de cils. Mais qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque j’aperçu un bel homme, qui ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi et dont le style semblait plutôt étudié afin de paraître justement, tout sauf étudié, m’observer. Nos regards se croisèrent et je pus immédiatement déceler en lui de la gêne. Intriguant. Que faisait donc un homme si charmant dans cette bibliothèque. Les quelques fois où j’étais venue je n’avais croisés que des ados ou des gens plus âgés. Je soutins son regard encore quelques secondes avant de le reporter vers le dragueur en herbe. Il fallait absolument que je fasse en sorte d’éloigner ce pot de colle de moi. Avec un sourire poli je le congédiai assez froidement en lui disant que j’avais à faire et que j’étais plutôt occupée. Son regard de chien battu ne me fit même pas sourciller et je lui tournai le dos, me replongeant dans mes recherches, avec pour seul but de trouver un livre pour pouvoir m’installer à proximité du bellâtre. Après quelques minutes de recherches tout en jetant quelques coup d’yeux que j’espérai discrets, j’allai finalement m’installer sur la chaise de l’autre côté de la table, pile en face du brun, un livre intitulé « La vérité sur l’affaire Harry Québert » en main. Je n’avais aucune honte à me poster face à lui et en profitai même pour le mater ostensiblement. Plutôt mignon, brun aux yeux bleus, gueule d’ange. J’ouvris mon livre, commençai à lire les premières pages, sentant la gêne de mon voisin d’en face, mais trouvant ça amusant. Après plusieurs pages, je relevai les yeux vers l’inconnu et avec un grand sourire, je lui demandai d’une voix basse mais assurée, l’interrompant dans sa lecture « Je ne vous ai jamais vu ici. Vous venez d’arriver à New York ? » Je vis le visage du brun se décomposer, visiblement étonné que je lui adresse la parole. « Je sais que c’est une grande ville, mais il s’agit toujours des mêmes personnes qui traînent dans cette bibliothèque, et il ne me semble pas vous y avoir déjà vu. » Je crus qu’il allait faire une crise cardiaque, tant ses yeux étaient écarquillés. Savait-il qui j’étais ? Je lui tendis une main, toujours en souriant « Joyce Clayton, mais j’imagine que vous le savez déjà. » plus sûre que jamais. Attendant qu’il me serre la main je le détaillai un peu plus et pensai que j’en ferais volontiers mon quatre heure.

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James D. Ward
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MessageSujet: Re: « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeDim 12 Oct - 19:11

J'avais observé tout ce petit jeu que "l'inconnue de la bibliothèque" avait joué avec son courtisan du jour. D'après moi, ça ne devait pas être le premier. C'était une fille qui devait régulièrement se faire draguer, plus ou moins finement, ça se voyait comme le nez au milieu du front sur un tableau de Picasso. En la regardant elle, souriante, riant à ses blagues et se faisant désirer, et lui, plus jeune que moi à première vue, plus fougueux et téméraire également, je me surpris à ressentir une pointe de jalousie. Pas vraiment de la jalousie parce que la demoiselle me plaisait aussi, mais plus la jalousie de ne pas avoir le même culot et la même volonté que ce jeune homme. J'en étais presque à l'admirer, chose tout à fait absurde mais pourtant bien vrai. En les regardant de temps en temps, par dessus mon livre assez visiblement disposé de manière à espionner "discrètement", je m'aperçus  que finalement, elle ne semblait pas intéressée. Un sourire satisfait se dessina sur mon visage rassuré; sourire vite disparu quand, après avoir lâché son prétendant et attrapé un livre, elle prit une direction dangereuse: la mienne. Bien évidemment, je baissai la tête lâchement, manquant cruellement de courage.

Mes yeux, rivés sur le livre que je ne lisais plus, grossissaient au fur et à mesure que je sentais cette énigmatique inconnue s'approcher. Oui, je n'avais pas besoin de la regarder directement pour savoir qu'elle était en approche. Comme je l'ai dis, elle était différente de n'importe quelle autre personne ici présente. Elle dégageait une aura, une confiance, spéciale qui faisait qu'on pouvait suivre ses déplacements sans la regarder. Mais il y avait une autre solution possible. Regarder ces messieurs. Ils semblaient baver, pour certains, et la suivre du regard. Mais bon, moi, dans ma situation, je ne préférais pas relever la tête. Je vous laisse même imaginer mon niveau de panique quand j'entendis la chaise face à moi être tirée puis rapprochée à nouveau de la table. J'étais conscient qu'elle me provoquait, je ne comprenais pas pourquoi. Je mis ma main de manière à former une visière qui l'empêcherait de voir mon regard effrayé et stressé. Mon rythme cardiaque augmenta encore un peu plus quand cette voix, qui était bien entendu la sienne, s'adressa à moi. Attendant quelques secondes, le temps de retrouver un calme de façade, j'enlevai ma main et redressait la tête avec un petit sourire un brin coincé. Je suis new-yorkais de naissance à vrai dire. Mais bon, la ville est très peuplée, ça doit être la raison pour laquelle vous ne m'aviez jamais vu avant. Je suis pourtant un habitué de cette bibliothèque. J'y viens au moins une fois par semaine. Je ne savais pas vraiment si elle me portait un réel intérêt ou si elle cherchait à me faire comprendre que je n'étais personne, un fantôme dans l'immensité de cette ville gigantesque. Ainsi, elle pourrait directement tenter d'instaurer une hiérarchie entre nous. Par chance, elle me donna une occasion de rétablir une certaine équité entre nous deux, choses qui ne me déplaisait pas. Je hochai d'abord la tête de haut en bas en faisant une moue pensive avant de la secouer de gauche à droite. Joyce Clayton vous dites? Non, désolé, ça ne me dit rien. Je lui serrai doucement la main, tout sourire. James Ward, enchanté de vous connaitre mademoiselle Clayton. Moi non plus je n'ai jamais eu l'occasion de vous voir ici. Je trouvais assez étonnante la facilité avec laquelle je lui parlais sans bafouiller. Voilà que je m'impressionnais. Et vous êtes censé être connue dans quel domaine? Pour quelle raison? Questions potentiellement vexantes et dures à entendre. 'fin, si je vous demande ça, c'est que... je me tiens peu au courant de tout ce qui touche aux people, tout ce qui est notoriété publique. Vous êtes... Je ne remets pas en cause votre célébrité, n'allez pas croire cela! Voilà que je me mettais à rougir, que j'avais du mal à exprimer mes idées et que j'étais sur la défensive, à expliquer mes propos. Je n'étais pas si confiant que ça en sa présence finalement.
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MessageSujet: Re: « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeDim 2 Nov - 17:40


James & Joyce

«Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction.»

En entendant la première réponse du brun, qui semblait avoir retrouvé un semblant de confiance en lui, je fus ravie de glaner une première information. Je me doutais bien qu’il était de New York, son style le trahissait et mon intuition avait été confirmée dès qu’il avait ouvert la bouche pour parler. Ce qui m’étonnait en revanche, c’est de ne l’avoir jamais remarqué dans cette bibliothèque. Certes, je n’y avais pas mis les pieds depuis quelques mois, mais il prétendait être un habitué, et je ne l’avais jamais vu. L’avantage de cette information, c’est que je savais maintenant que ce n’était pas un touriste, et que j’aurais probablement l’occasion de le croiser à nouveau.  « En effet, New York est une grande ville, et je ne suis pas venue ici depuis au moins 3 mois, alors il est possible que nous ne nous soyons jamais croisés. »
Sa réponse suivante  me fit sourciller. Alors comme ça il ne savait pas qui j’étais ? Intéressant … Dans quelle grotte vivait-il alors ? S’intéressait-il au moins au monde de la mode ou même au monde people ? S’il s’avérait étranger à tout ça, il pourrait peut- être marquer un point. En effet, je trouvais ça excitant de discuter avec quelqu’un qui n’avait aucune idée de qui j’étais. Je pouvais donc lui raconter ce que je voulais, et m’amuser un peu, et lui, ne tenterait pas de m’impressionner ou d’avoir un autographe. Je détestais signer des autographes alors que je draguais. Mais s’il me mentait simplement pour me déstabiliser, ce qui était fort probable vu le petit sourire que mon interlocuteur arborait, il perdrait de nombreux points et je risquais de l’envoyer balader. Je ne perdis pas contenance pour autant et serrai chaleureusement sa main. Main qu’il avait de douce d’ailleurs. Cet homme devait prendre soin de lui. Un point de plus de marqué. Il semblait avoir pris pleinement confiance, car son regard ne me fuyait plus, et il paraissait plutôt calme. Lorsque nos mains se lâchèrent et qu’il prononça son prénom, mon cerveau fit un rapide inventaire des noms que je connaissais. Le sien était absent de mes registres. Un illustre inconnu donc. James me demanda dans quel domaine je m’illustrai. Je n’avais pas particulièrement envie de lui répondre, et j’avais plutôt envie de jouer à égalité. Il ne savait pas qui j’étais, je ne savais pas qu’il était, et rien ne nous différenciait de cet anonymat total. Mais je dus retenir un rire lorsqu’il se mit à bafouiller, sans doute par peur de me vexer ou d’avoir à faire à une grande star, ce que je suis après tout, à l’égo surdimensionné et qui pourrait faire un scandale pour cette question.  Habituellement, dès qu’un homme qui essayait de me charmer était déstabilisé et se mettait à trembler ou former des phrases incompréhensibles, cela m’agaçait et je perdais tout intérêt pour lui. Mais ce James avait définitivement quelque chose de différent, et j’étais d’humeur à découvrir quoi. Ses joues rosies par le stress me firent craquer et sa voix mal assurée me fit presque fondre. « Ecoutez James, cela n’a aucune importance que vous ne sachiez pas qui je suis. Il suffit d’apprendre à se connaître, n’est-ce pas ? » Je gardai quelques secondes le silence, voyant un peu la face du brun se recomposer peu à peu. Laissant le silence planer plus longtemps, je repris ma lecture, puis après avoir lu deux pages, j’ajoutai avec mon plus beau sourire « Parlez-moi de vous. Que faites-vous dans la vie ? Et quel âge avez-vous ? »
Je voulais en apprendre le plus possible sur ce jeune homme avant de me décider si oui ou non, j’allais m’intéresser de très près à lui. Je n’hésitai pas à poser l’ultime question. J’avais observé sa main gauche qui était posée sur la table, et aucune alliance ne brillait à son annulaire. Il n’était donc pas marié. Le mariage était une des rares choses qui m’empêchait de coucher avec un homme. On pourrait s’attendre à ce que ce soit l’inverse, mais j’avais presque pitié de ces pauvres femmes qui étaient trompées. Bref, s’il n’était pas marié, il n’était peut- être pas célibataire, et ça, c’était une information qui m’intriguait vraiment. En dehors de l’argent qu’il possédait, bien évidemment. Oh, moi vénale ? Tout à fait.  
« Et avez-vous une petite amie ? » Ma question avait été accompagnée d’un sourire des plus franches et plein de sous-entendus. Au moins, il savait à quoi s’attendre avec moi. Mes ongles tapotaient distraitement la table, donnant un petit rythme en fond musical à notre conversation qui, je le voyais bien, ne cessait de mettre mon interlocuteur mal à l’aise.


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James D. Ward
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MessageSujet: Re: « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeSam 15 Nov - 16:58

Avec Joyce, c'était pour moi les montagnes russes. Elle me faisait perdre pied pour ensuite me donner des raisons de retrouver confiance en moi et à nouveau me porter un coup qui me déstabilisait. Une conversation avec elle n'était pas la chose la plus aisée qui me soit arrivé, surtout dans ce royaume gouverné par le Silence qu'était la bibliothèque. J'avais ce comportement totalement ridicule, celui de faire semblant d'être concentré sur mon livre pour ne pas être accusé moi aussi de trouble à la quiétude publique. Ce n'était pas très galant de "laisser" Joyce seule face à cette responsabilité mais après tout, c'était elle qui avait engagé la conversation, pas moi! Lorsque je relevai la tête, je vis que les regards désapprobateurs ne se portaient pas uniquement sur elle; j'en étais également la cible. Ma tentative de feinte était donc peine perdue. J'avais sous-estimé l'intelligence de ces personnes qui avaient du se douter que la mannequin n'était pas en plein monologue, surtout qu'elle me regardait... Mais à vrai dire, au final, je n'accordais aucune importance à leurs avis. Seule la bibliothécaire avait le droit de me reprocher quelque chose, personne d'autre.

A sa première question, je haussai les épaules en faisant une petite moue. Je ne savais pas trop quoi lui dire, ma vie n'était pas très passionnante. Comparé à la vie qu'elle devait sans doute mener, la mienne semblait fade, plus que d'habitude. Elle devait avoir tout ce qu'elle voulait, je n'en étais pas si loin mais quand même, j'imaginais l'écart qui nous séparait. D'un côté la notoriété, de l'autre l'anonymat. Et bien, je suis juste un graphiste de 25 ans habitant Brooklyn, dans le quartier de Williamsburg. Un graphiste parmi tant d'autres. J'essaye d'avoir un train de vie responsable et autonome, dépendre le moins des autres, ne rien attendre de personne. Ca fait un peu hippie dis comme ça mais voilà, c'est comme ça que je vis. Et toi, tu n'as pas répondu à ma question. Qu'est ce que tu fais de ta vie? Sans la politesse de lui demander son avis, je m'étais mis à la tutoyer. Après tout, si elle voulait qu'on fasse connaissance, ça passait par là alors autant prendre l'initiative.

Le tapotement de ses ongles manucurés ainsi que les regards toujours portés sur nous deux, tout cela commençait un peu à m'agacer. D'un geste vif je fermai le livre que j'avais devant moi, me levai d'un bond de ma chaise pour faire le tour de la table et prendre, délicatement, la main de la demoiselle. Sans ménagement, mais en prenant tout de même soin de ne pas lui faire mal, je la tirai pour l'éloigner et l'amener dans un coin plus tranquille, un endroit où très peu de monde allait chercher des livres. En effet, quelques secondes plus tard, une fois que j'avais lâché la main de Joyce, nous étions proches des rayonnages 'Esotérisme' et 'Erotisme'. Ces deux rayonnages n'étaient pas la par pur classement alphabétique mais plutôt parce qu'ils étaient peu rentables. Une dizaine de livres empruntés par trimestre tout au plus. Comment je savais ça? Et bien j'avais tout simplement discuté avec la bibliothécaire quelques mois auparavant, rien de bien compliqué. Bref, à présent nous pouvions parler plus librement et je pouvais ainsi répondre à ses question indiscrètes sans avoir à chuchoter. Non, je n'ai pas de petite amie. Je n'adhère pas vraiment à cette vision de propriété privée sur les êtres humains. Personne ne m'appartient sentimentalement comme je n'appartiens à personne. C'est comme ça que je résonne. Je pensais avoir été très clair sur ce point et j'espérais secrètement que Joyce ne mélange pas 'appartenance' et 'attirance'. Il faut dire que je n'étais pas insensible à son charme; oui, elle m'attirait. Cependant, bien qu'ayant engagé la conversation, elle me semblait tout de même distante. Je commençais à me dire qu'elle ne m'avait pas spécialement choisi, qu'elle était venu me parler mais que ça aurait très bien pu être une autre personne. Je n'avais pas pensé à ça: est si c'était une conversation totalement désintéressée? Son comportement et ses questions personnelles allaient dans deux sens différents, j'étais perdu. Plein de préjugés sur la monde médiatique et tous ceux et celles qui gravitaient autour, je l'imaginais déjà au bras d'une armoire à glace avec un visage rayonnant. Je suppose que ta vision est un peu différente et qu'Apollon t'accompagne à chaque sortie, en dehors de celle-ci. Préjugé ou pas, il était évident qu'elle n'avait pas de soucis pour plaire. Inutile donc de penser qu'elle était none dans un couvent. Je la fixais, impatient d'avoir sa réponse. J'avais été un peu sec dans ma phrase, je m'attendais à ce qu'elle s'énerve un peu. Oui, je jouais avec elle, alors que je ne la connaissais pas tant que ça et que le tutoiement, non demandé, était tout nouveau.
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Joyce L. Clayton
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MessageSujet: «Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction.»   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeMer 26 Nov - 17:44


James & Joyce

«Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction.»

A ce moment-là de la conversation, je ne savais pas si c’était le fait que je lui parle ou seulement le fait que je parle à voix haute dans ce lieu si religieusement silencieux qui mettait James si mal à l’aise. Mais pour être tout à fait honnête, je trouvais ça plutôt amusant de voir le regard fuyant et angoissé du beau brun devant moi. Je jouai avec sa confiance en lui et trouvai ça très divertissant, en plus de son physique et de cette petite chose sur laquelle je n’avais pas encore mis le doigt dessus mais qui continuai de m’intriguer. Les regards des autres lecteurs du lieu étaient portés sur nous et j’adorai être le centre d’attention, même si cette fois-ci c’était de façon plutôt négative.
Quant James se décida enfin à répondre à mes question je me surpris à m’y intéresser vraiment et presque à boire ses paroles. Néanmoins la dépréciation qu’il portait à sa personne me perturba. Je ne comprenais pas pourquoi il voyait sa vie de façon si négative. Il est jeune, plutôt mignon et à une carrière qui semble lui rapporter pas mal d’argent, alors que demander de plus ? Un détail retint mon attention: il tenait à son indépendance. Une fois de plus, il marquait un point. Décidément …
Personnellement, je ne cherchai pas d’attache, seulement une personne avec qui m’amuser quand j’en avais le temps et l’envie. Son indépendance affirmée me permettait donc d’envisager quelque relation sans attache.
Je sourcillai à peine lorsque je me rendis compte que le brun c’était mis à me tutoyer. A vrai dire, cela me semblait naturel et me fit sourire. Sa confiance devait se trouver à son plus haut point. Ou tout du moins là où elle n’était pas encore arrivée depuis le début de notre échange.
Toujours en souriant je lui répondis « Graphiste ? Ça doit être super intéressant comme métier ! J’en connais quelques-uns et ils m’ont toujours semblé être des artistes. » Je décidai de ne pas relever son point de vue sur son autonomie et de passer directement à la réponse à sa question. « Je suis top model. » Je n’en dis pas plus, le laissant imaginer tous les clichés possible qui pourraient s’appliquer à ma personne, prête à lui démontrer que je ne suis pas celle qu’il croit. Prête à le surprendre et à l’impressionner. Généralement j’aimai mettre les choses au clair rapidement, montrant que je ne suis pas qu’un simple porte-manteau sans cervelle. Aujourd’hui j’avais envie de séduite James et de me montrer mystérieuse.
Mais je fus déstabilisée u instant lorsque je vis James s’animer. Jusqu’à maintenant immobile, il ne m’avait pas semblé si vif et même musclé. Lorsqu’il s’approcha prestement de moi je m’attendais à tout sauf à la douceur avec laquelle il prit ma main et me fit lever de ma chaise. Et c’est à ma grande surprise personnelle que je le suivis sans rien dire, les yeux presque écarquillés, dans un coin reculé et inoccupé de la bibliothèque. Lorsque le graphiste lâcha ma main qu’il avait tenu jusqu’ici, une drôle de sensation s’empara de moi, comme si j’avais souhaité qu’il garde ma main dans la sienne. Il fallait que je me reprenne. En jetant un rapide coup d’œil à l’endroit où nous nous trouvions maintenant, j’haussai un sourcil. Érotisme, vraiment ?! Non mais à quoi il joue là ? Je ne suis pas une fille facile et c’est moi qui fixe les règles du jeu. J’étais donc maintenant sur la défensive et sans même que je m’en rende compte, mon corps se raidit.
Malgré sa réponse qui me semblait intelligente et juste, je n’étais pas ravie. Certes il était célibataire et donc la voie était libre, mais il me semblait qu’il posait une barrière entre nous, et son comportement ne me ravissait pas vraiment. Poser des limites mais envoyer des signaux plutôt clairs en m’entraînant dans cette section de la bibliothèque, tout ça était paradoxal.
Je m’énervai toute seule d’être déçue. Il n’y avait que très peu de chances que je ne lui plaise pas, vu sa façon d’agir, mais je ne vais pas porter de l’importance à un mec qui ne s’intéressait pas vraiment à moi. Il jouait, comme moi, mais pas selon mes règles.
Il n’arrangea toutefois pas son cas. Il venait de mettre les pieds dans le plat en énonçant un cliché me concernant. Mais contrairement à cinq minutes auparavant, je n’avais pas envie de lui montrer qu’il avait tort en utilisant charme et séduction.  Apollon. Non mais n’importe quoi ! « Figure toi que je suis quelqu’un de très indépendant et que je n’ai pas besoin d’un homme pour me sentir à ma place. » Je ponctuai ma phrase d’un regard noir et enchaînai. «Et je tiens aussi à préciser qu’un corps ne fait pas tout. L’intelligence, la culture, et l’ouverture d’esprit son importantes pour moi. » Cette phrase lui était clairement destinée. Je ne savais pas comment James allait réagir et même si cela m’importait, je lui tournai le dos, décidée à le déstabiliser, et commençait à m’éloigner de lui.
Deux choix s’offraient à lui : me rattraper et se montrer intelligent sans pourtant s’écraser, car j’ai en horreur les hommes faibles, ou rester planté là, sans rien dire et me laisser m’éloigner, sans retour. A lui de voir.

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James D. Ward
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James D. Ward

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MessageSujet: Re: « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeMer 10 Déc - 15:08

Érotisme et ésotérisme. Je n'avais pas amené Joyce entre ces deux rayonnages pour l'intérêt que je portais à ces sujets complexes mais plutôt pour le calme qu'il y régnait. Je ne pouvais clairement pas savoir si elle et moi étions sur la même longueur d'onde. Si ce n'était pas le cas, j'allais très certainement passer pour un gros beauf qui tente de faire passer des messages par des allusions tout sauf délicates. Et puis bon, je l'avais provoquée, avec tous ces signaux elle ne pouvait que mal réagir. A trop vouloir jouer, j'avais oublié qu'elle m'intéressait. Oui, ça peut paraître étrange, mais j'avais complètement zappé ce but. Je ne fus alors qu'à moitié surpris quand la demoiselle s'offusqua. Par contre, je n'avais pas pensé que sa réaction puisse être aussi extrême. Son départ, comme ça, en me laissant en plan, je ne l'avais pas vu venir. Je restais là, immobile comme planté dans le sol à la regarder de dos s'éloigner. J'étais face à un dilemme plus complexe à résoudre qu'il n'y paraissait. La laisser s'en aller en sachant qu'elle n'était pas la dernière qui me plairait ou la rattraper en sachant qu'elle me plaisait particulièrement. Elle était une femme parmi tant d'autre mais bizarrement, je ne voulais pas la laisser filer. Elle était top model, ça pouvait être intéressant de sortir avec elle. Découvrir son monde, un monde qui m'était totalement étranger.

Je quittais ma position statique pour marcher d'un pas décidé vers elle. Elle avait presque la main sur la poignée de la porte lorsque je la rattrapai. Dans la foule new-yorkaise extérieure, je ne l'aurais sûrement pas retrouvée. Elle était peut-être différente, mais dans la masse, elle n'était pas plus visible que les autres. J'étais donc passé à deux doigts de passer à côté de quelque chose. Après, à ce moment là, rien ne me disait que quelque chose de grandiose allait se passer entre elle et moi mais l'attirance semblait réciproque. Elle s'était vexée, c'était le signe que notre échange n'était pas banal pour elle. Si je l'avais blessée c'était qu'elle m'accordait un peu d'importance. A force de penser ça, mon sourire s'étirait sur mon visage et mon espoir grandissait. J'attrapai sa main le plus délicatement possible pour ne pas lui faire mal en la retenant et la tirai vers moi pour qu'elle me fasse face. Elle voulait de l'intelligence, de la culture et de l'ouverture d'esprit. Je réfléchissais aussi vite que je pouvais mais les connexions de mes neurones n'étaient pas efficientes. J'ai une invitation pour deux au Museum of Modern art. Une exposition sur l'art cinétique. Peut -être que tu pourrais m'y accompagner et ensuite je pourrais t'inviter à dîner pour qu'on fasse plus ample connaissance avant de te raccompagner chez toi ou te payer le taxi pour que tu rentres sans que je sache où est ce que tu habites. J'étais clairement dans la démonstration. Comme si je voulais lui montrer que ma culture ne s'arrêtait pas à la bibliothèque de la ville, que j'étais plus cultivé que ça. Que j'étais cultivé et que je savais être un vrai gentleman quand je le voulais. Cependant, ce n'était pas vraiment de l'ouverture d'esprit, je restais dans ma sphère, dans ce que je connaissais, un environnement dont je maîtrisais les codes, les coutumes.

Joyce ne réagissait pas et les secondes commençaient à passer pour des heures. Sacré pouvoir qu'avait le silence sur le temps. Fallait-il que je lui montre mon ouverture d'esprit pour qu'elle daigne ouvrir la bouche? A moins que tu m'invites à un événement auquel tu participes pour que je découvre ton monde, ce que tu fais. J'ai peut-être des préjugés mais je ne demande qu'à découvrir que je me trompe. Voilà tout, je n'avais rien trouvé de mieux à dire pour la retenir. A présent, si ce n'était pas assez pour elle, on allait se séparer là, sur des au revoir sans doute polis. Pourvu qu'elle ne soit pas trop rancunière!
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Joyce L. Clayton
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Joyce L. Clayton

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MessageSujet: Re: « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais. » |JOYCE|   « On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.  » |JOYCE| Icon_minitimeSam 13 Déc - 23:47


James & Joyce

«Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction.»

Je continuai mon chemin vers la porte de sortie. Mon pas était décidé, et je ne comptai pas me retourner pour voir si James me suivait. Mais cela ne voulait pas dire que je ne l’espérai pas. Quelle idiote je fais … Je connais à peine ce mec, et j’espère qu’il me court après alors qu’il m’a manqué de respect et me prend pour une débile. Décidemment, il avait vraiment quelque chose qui m’attirait. J’allai atteindre la porte lorsqu’une main se posa sur la mienne. Je retins de justesse un soupir de soulagement, contente qu’il m’ai rattrapé avant que je ne me fonde dans la foule New Yorkaise. Il me tourna lentement vers lui,  et je me retrouvai plus proche physiquement de lui que je ne l’avais encore était. Je décidai de ne pas bouger, attendant que ce soit lui qui recule. Il me regarda quelques secondes, le regard presque dans le vide. Je ne savais pas à quoi m’attendre et ce qu’il allait me dire. Et ce qui me perturbait le plus, c’est que je m’en souciai vraiment. S’il m’envoyait balader, je savais que j’allais être vexée, ce qui signifiait que cela me touchait. Quand je l’entendis, je ne pus m’empêcher d’hausser un sourcil. Une invitation au musée … Il comptait m’éduquer ou quoi ?! Il croyait que je n’avais jamais mis les pieds dans un musée et que je n’avais jamais participé à des vernissages ? Il s’enfonçait de plus en plus, et cela m’exaspérait. Je m’étais attendue à mieux lorsque nous avions commencé à discuter. Mais plus il exposait son idée, plus j’étais intriguée. Je remarquai qu’il choisissait ses mots avec précautions, qu’il voulait me faire comprendre qu’il ne voulait pas me mettre dans son lit. Pas de suite tout du moins. Même si l’idée de passer une soirée culturelle avec lui me plaisait, je n’étais pas convaincu. Il était clair qu’il faisait ça simplement pour me montrer qu’il savait être un gentleman. Je décidai de ne pas répondre, et je l’observai, mon sourcil toujours levé, en attente d’une suite, de quelque chose de mieux. Son long silence ne me perturba pas plus que ça, mais je voyais bien la panique pointer le bout de son nez chez mon interlocuteur. J’avais envie de le revoir, j’avais envie de creuser, et de voir ce dont il était capable. Mais s’il ne me proposait rien qui vaille le coup, je ne pouvais pas le faire. J’avais fixé mes propres règles. Il me fallait plus, il me fallait quelque chose d’autre. Et qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque James se décida enfin à parler et que son idée m’intrigua. Pour de vrai. J’avais enfin l’impression que je l’intéressai, qu’il voulait connaître mon monde. Peu d’hommes le voulaient. Généralement, tout ce qui les intéressait c’était de se sentir célèbre le temps d’une soirée et de pouvoir ensuite se vanter d’avoir couché avec moi. Et ça m’allait, vraiment. Sauf que cette fois-ci, j’avais envie de quelque chose de différent. Et peut -être que James pouvait me l’offrir. J’en avais envie en tout cas.
Dans mon esprit tout défila très vite. Si je l’amenais à une soirée il allait voir que j’étais différente de toutes ces nanas débiles qui portaient juste de jolis vêtements. Et c’était ça mon but. Je voulais qu’il voit que je ne suis pas comme les autres. Et puis, me balader au bras d’un jeune et bel inconnu allait faire jaser. Double bénéfice pour moi. Alors que j’allais parler, j’espérai que ma voix ne tremblerait pas, car soudainement, je sentie une vague de stress monter en moi. Pour la première fois, j’allais montrer qui j’étais vraiment à un homme qui me plaisait réellement. Mais j’allais tout de même continuer d’imposer mes règles. « Parfait. Je choisis le lieu, le jour, la soirée. Il faudra que tu fasses preuve d’ouverture d’esprit, et que tu trouves une tenue adéquate. » dis-je en le jaugeant de haut en bas, simplement pour le déstabiliser un peu puisqu’il était très bien habillé. Sur ces paroles, j’attrapais un stylo qui se trouvait dans mon sac, pris la main de James et gribouillai rapidement mon numéro dessus, appréciant au passage le contact avec le brun. « Si tu te sens capable d’assurer à cette soirée, envoie-moi un message. »
Le challenge était lancé. Je tournai le dos à James et sorti cette fois-ci pour de bon de la bibliothèque. Mais à peine dehors, je me saisis de mon téléphone, attendant qu’il vibre et qu’un nouveau numéro s’y affiche.


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